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LES CHOSES QUI S’EN VONT

dit : « il faudrait en ôter quelques tableaux qui sont grossièrement peints ; le frère Luc en a mis de sa façon… » Que ne reproche-t-on à Champlain de n’avoir pas tracé la Grande Allée ni bâti le Frontenac, lui qui avait vu Versailles ! En supposant que le jugement du R. Père soit juste, il n’amoindrit en rien l’importance du rôle du frère Luc, comme initiateur ; c’est le seul aspect sous lequel nous voulons ici envisager son œuvre artistique au pays. Malgré les nombreux lustres qui séparent son époque de celle où les arts prennent définitivement racine chez nous, qui refuserait de reconnaître dans le fils du Pauvre d’Assise, comme l’un de nos précurseurs sur cette voie de beauté, et de saluer à cet horizon, comme à celui de notre Foi, la pensée franciscaine, semeuse obscure de cette moisson d’art qui ne demande aujourd’hui qu’à s’épanouir, sous le soleil de la vie chrétienne, et qui promet, comme elle, une floraison et des fruits dignes d’un peuple qui n’a pas cessé de croire.

Mais je vous entends dire : vous voilà