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LES CHOSES QUI S’EN VONT

pour la modeler avec tant de force et d’harmonie qu’elle s’imposât d’elle-même à l’admiration des contemporain comme à l’idéal de tous les temps.

C’est ce culte du souvenir, fécondé par une pensée de filiale reconnaissance qui a fait germer et s’épanouir sur le sol ancestral du vieux Québec, cette fleur de bronze que tout le pays admire aujourd’hui : je veux dire, la statue de Louis Hébert, premier cultivateur français canadien, l’une de nos gloires les plus pures.

Inspiré sans doute par le zélé promoteur de l’œuvre nationale, en lequel la patrie salue le descendant authentique du premier colon du Canada ; et sûrement avec un sens très averti de notre histoire, le savoureux sculpteur semble avoir voulu couler en bronze ces vers bien connus de la « Légende d’un Peuple » :

« Hébert, qui suit, ému, le pas de ses chevaux,
Rentre, offrant à Celui qui donne l’abondance,
La première moisson de la Nouvelle-France. »

Loin de moi la prétention de vouloir remplir ici l’office virgilien. Je ne veux