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LES CHOSES QUI S’EN VONT

fres, si tant est que ces vieilleries existent encore chez eux.

Dans la commode, remplacée trop souvent par ce qu’en bon anglais on nomme sac-bord, il n’y a plus de place pour les hardes de l’homme. Le peu de rechange qu’il peut agripper, est pendu au grenier, sur le pan du sorouet ou quelque part ailleurs. S’il y a quatre tiroirs à la commode — excusez, au sac-bord — trois, au moins, sont remplis de matinées que ces dames portent l’après-midi, naturellement, et dont les manches et les collets surtout, sont rongés chaque jour davantage par la mode qui nous montre ainsi où elle veut en venir. Vous verrez peut-être dans ces mêmes tiroirs, des cols et des collets d’hommes ? N’y faites pas attention et surtout n’en soyez pas scandalisés : cela appartient en propre à madame. L’émancipation qui n’est pas un vain mot et qui s’introduit chez nous, a saisi précisément le beau sexe… au collet. Gare à vous, mesdames !

Dans le quatrième tiroir de la commode, religieusement fermé celui-là,