garçon virait, virait, jusqu’à ce qu’en venant gratter le moulin, La Grite vît la crème se gremeler. Alors le beurre, quasiment fini, se prenait en mottons et retombait flac dans le petit lait.
Les mottes de beurre, retirées du moulin et lavées d’abord à grandes tassées d’eau froide, étaient ensuite élaitées et battues avec la micoine ou avec les mains ; puis enfin, salées.
Comme la Grite, en bonne femme de ménage, tenait à se rendre compte des profits de ses vaches, elle pesait sa battée de beurre dans sa grande balance de cordes et de planche, avec des roches en guise de poids. Devait-elle serrer le beurre pour la provision d’hiver ? elle en emplissait des petites tinettes, couvrant le beurre d’un linge bien blanc, chargé d’un bon rang de gros sel ; puis elle y versait encore de la saumure portant un œuf et remettait le couvert fermant bien à juste. Si, au contraire, le beurre devait servir à la dépense journalière du ménage, ou était destiné à être vendu, il était façonné en petits pains, pressé dans des moules spéciaux