Page:Fréchette - Épaves poétiques, 1908.djvu/49

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Amant passionné des temps qui ne sont plus,
Quand, j’évoque, rêveur, des siècles révolus
L’image au fond de ma mémoire ;
Ou quand, ceignant le front de nos nobles aïeux
D’un diadème d’or, Garneau fait sous mes yeux
Surgir tout un passé de gloire ;

Devant la foule alors qui s'écarte pour eux,
Je vois passer au loin les mânes de nos preux
En cohorte resplendissante,
Jetant à l’aventure un sublime cartel,
Et gravant sur nos bords un poème immortel,
De leur épée éblouissante.

Je compte nos grands noms, soldat, prêtre, trappeur,
Pionniers, chevaliers sans reproche et sans peur,
Tous ceux dont notre orgueil s’honore :
Depuis l’humble martyr qui convertit les cœurs,
Jusqu’au vaillant tribun foudroyant nos vainqueurs
Des éclats de sa voix sonore.