Page:Fréchette - Épaves poétiques, 1908.djvu/54

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Sur le flot que leur proue effrange,
Ils s’avancent, fiers et hautains,
Pendant que, des brumeux lointains,
Émerge leur profil étrange.
 
Le bronze hurle en leurs sabords ;
La guerre gronde en leurs cordages ;
Viennent-ils, des noirs abordages
Porter l’alarme sur nos bords ?
 
Non, vraiment, que chacun respire !
Car, au signal des porte-voix,
Couronné d’un vol de pavois,
Parait le drapeau de l’Empire !
 
Vivat ! Mais quels aspects nouveaux,
À mesure qu’il se déroule,
Soulèvent au sein de la foule
Cette tempête de bravos ?