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Page:Fréchette - L'Art d'être une bonne mère, 1923.djvu/169

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l’art d’être une bonne mère

et de lectures risquées. Ce qui est plus grave et ce qu’on a bien des fois déploré, c’est qu’une jeune fille entrera dans l’état du mariage, dont elle ignorera la nature essentielle, les droits et les obligations, les charges inhérentes ; et alors, les illusions dissipées, les déceptions amères, les répugnances instinctives, la vertu effarouchée seront comme autant de causes qui la rendront rebelle à ses fonctions de mère et qui sait ?… malheureuse toute sa vie…

“ Je suis persuadé qu’il n’y a rien de dangereux et de funeste pour la jeune fille comme l’ignorance de ce qui l’attend ou de ce qui l’attendra dans ses relations avec les jeunes gens ; convaincu que c’est un préjugé stupide, du reste, de confondre “ innocence ” avec “ ignorance ” ; et convaincu pour parler "oie blanche ” qu’il faut être blanche, mais, qu’il est épouvantablement périlleux d’être une oie ; c’est s’exposer aux pires catastrophes.

Il est bon quand on côtoie un précipice de n’être pas aveugle[1].”

Une instruction progressive, donnée avec tact, discrétion dans un langage pudique et chrétien, au moment où les parents constatent l’état de doute, dans l’esprit des enfants, une sorte de révolution physiologique dans leur organisme, lorsque des questions pertinentes et légitimes leur sont posées,

  1. Émile Faguet.