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Page:Fréchette - La Voix d’un exilé - 1868.djvu/20

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Tu viens donc de frapper ta première victime,
Ô peuple ! et qui peut dire où tu t’arrêteras ?
Le crime fait glisser sur la pente du crime
Et le gouffre est béant au bas !

Arrête, peuple !… Et vous, vous tissez vos suaires,
Aveugles oppresseurs, que l’on paie à prix d’or !
Quand donc cesserez-vous, imprudents belluaires,
De larder le lion qui dort ?

Hâtez-vous ! conjurez l’orage populaire !…
Un sort terrible attend les courtisans des rois,
Quand le peuple n’a plus, dans sa juste colère,
Qu’un poignard pour venger ses droits.


8 avril 1868.