Page:Fréchette - Les Fleurs boréales.djvu/110

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O mes vieux pins géants, dans vos concerts sublimes,
Redites-vous parfois ce divin chant d’amour
Qui résonne toujours dans mes rêves intimes,
Comme un écho lointain de mes bonheurs d’un jour ?

Puissé-je, un soir encor, sous vos sombres ombrages,
Rêver en écoutant vos bruits tumultueux
Ou vos longues clameurs, quand l’aile des orages
Vous secoue en tordant vos bras majestueux !

Malheur à qui prendra la hache sacrilège
Pour mutiler vos flancs par de mortels affronts !...
Mais non, ô mes vieux pins, le respect vous protège,
Et des siècles encor passeront sur vos fronts.

1861