Page:Fréchette - Les Fleurs boréales.djvu/114

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Du fond de la forêt montent des voix sans nombre.
Comme un œil entr’ouvert au fond de la nuit sombre,
La lune, projetant ses longs rayons blafards,
Découpe des grands pins les ramures étranges,
Dont l’ombre se dessine en gigantesques franges
Flottant parmi les nénuphars.

L’oiseau de nuit, quittant sa pose taciturne,
S’envole en tournoyant, et sa clameur nocturne
Eveille des grands bois l’écho retentissant.
Tout est calme ; et pourtant, dans le couchant rougeâtre,
Sinistre précurseur, un nuage grisâtre
Etend son voile menaçant.