Page:Fréchette - Les Fleurs boréales.djvu/119

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Hélas ! ils ne sont plus… et sous les sombres dômes
De tes forêts, la nuit, on entend leurs fantômes
Mêler leur plainte au bruit du vent.
Ils sont morts ! et tes flots qu’ils dominaient naguère,
Tes flots ont oublié le noble chant de guerre
Qu’ils entendirent si souvent !

Malheur ! malheur ! malheur ! à ces Visages-Pâles
Dont les rangs hérissés de foudres infernales
Ont fait de nos guerriers un carnage inouï !
Leurs victimes encore attendent la vengeance…
Puisse de ces vautours l’exécrable puissance
S’écrouler sous le bras du fier Areskouï !

Puisse-t-il, dévastant leurs retraites impures,
Les traquer, les saisir, scalper leurs chevelures,
Broyer leurs membres palpitants,
Entonner sur leurs corps l’hymne de la victoire ;
Rougir ses mocassins dans leur sang, et le boire
Dans leurs crânes encor fumants ! »