Page:Fréchette - Les Fleurs boréales.djvu/12

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Oui, deux siècles ont fui. La solitude vierge
N’est plus là ! Du progrès le flot montant submerge
Les vestiges derniers d’un passé qui finit.
Où le désert dormait grandit la métropole ;
Et le fleuve asservi courbe sa large épaule
Sous l’arche aux piliers de granit !

Plus de forêts sans fin : la vapeur les sillonne !
L’astre des jours nouveaux sur tous les points rayonne ;
L’enfant de la nature est évangélisé ;
Le soc du laboureur fertilise la plaine ;
Et le surplus doré de sa gerbe trop pleine
Nourrit le vieux monde épuisé !