Page:Fréchette - Les Fleurs boréales.djvu/60

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Nos âmes brûlaient pour la même cause ;
Nos cœurs s’allumaient au même foyer ;
Et quand arrivait l’heure où tout repose,
Nous nous partagions le même oreiller.

Nos soirs n’avaient point de songes moroses ;
Tu rêvais à tout ce que nous ramions ;
Moi, je rêvais à… mais, comme les roses,
Le souvenir même a ses aiguillons.

Et pourtant celui de ce temps m’enivre…
Beaux jours sans soucis et nuits sans remords,
Où. le seul bonheur de se sentir vivre
Remplissait d’émoi nos cœurs jusqu’aux bords !

Mais plus tard, hélas ! le vent de la vie
Sur notre lac pur soufflant sans pitié,
Il nous fallut fuir la route suivie
Depuis si longtemps par notre amitié !