Page:Fréchette - Les Fleurs boréales.djvu/98

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Puis les longs jours d’exil ; puis les regrets sans nombre,
Les rêves envolés, l’espérance qui sombre,
Les chagrina du vaincu, la morgue des vainqueurs,
La trahison, l’oubli, l’âge, la solitude ;
Enfin l’inévitable écueil, l’ingratitude,
Où se heurtent tous les grands cœurs !

Et pourtant, — ô chaos de la pensée humaine ! —
Ce génie, héritier de quelque ombre romaine,
Avait encore en lui des éblouissements ;
Par moments son regard se remplissait d’aurore ;
Et, penché sur la tombe, il méditait encore
De sublimes enfantements !

Vain héroïsme ! , Un soir, la mort, la mort brutale
Vint toucher au front de sa marque fatale ;
Vaincu par l’âge, hélas ! ce mal sans guérison,
Il voulut voir encore, assis à sa fenêtre,
Pour la dernière fois, plonger et disparaître
L’astre du jour à l’horizon.