Page:Fréchette - Poésies choisies, I, 1908.djvu/360

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 356 —

six cents Canadiens, après six heures de lutte, y battit quinze mille hommes commandés par le général Abercromby. Pertes du côté des Français. 377 colonies dont 38 officiers ; du côté des Anglais, on avoua 2000 hommes, dont 126 officiers : mais toutes les relations françaises parlent de quatre ou six mille hommes tués ou blessés. Le soir de la bataille, l’heureux vainqueur écrivait à M. Doreil, son ami : "L’armée, et trop petite armée du roi, vient de battre ses ennemis. Quelle journée pour la France ! Si j’avais eu deux cents sauvages pour servir de tête à un détachement de mille hommes d’élite, dont j’aurais confié le commandement au chevalier de Lévis, il n’en serait pas échappé beaucoup dans leur fuite. Ah ! quelles troupes, mon cher Doreil, que les nôtres ! Je n’en ai jamais vu de pareilles ! " Si le lendemain, il écrivait à M. de Vaudreuil : " Je n’ai eu que la gloire de me trouver le général de troupes aussi valeureuses. . . Le succès de l’affaire est dû à la valeur incroyable de l’officier et du soldat. "

(23) Cette précieuse relique, qu’on appelle le " Drapeau de Carillon " , est aujourd’hui la propriété de l’université de Québec. File a fait le sujet d’un célèbre poème d’Octave Crémazie.

(24) Wolfe avait, dans la nuit du 12 au 13 septembre 1756, par un sentier abrupt, réputé impraticable, pu faire atteindre à son armée le haut de l’escarpement, d’où ce qu’on appelle les plaines d’Abraham dominent Québec. Ce sentier était défendu par un poste commandé par un nommé Vergor, qui fut pris dans son lit. Ce même Vergor, trois ans auparavant, avait rendu sans combat le fort de Beauséjour dont il était commandant. Son nom est resté en exécration.

" Accusé, dit Clarneau, devant une cour martiale, pour la reddition de ce fort, il avait été acquitté, grâce aux intrigues de l’Intendant. Il était capitaine dans les troupes de la marine. C’est à ce favori bien digne de lui que Bigot écrivait un jour en partant pour la France, d’où il n’aurait jamais dû revenir : — " Profitez, mon cher " Vergor, de votre place ; taillez, rognez, vous avez tout ;pouvoir, afin " que vous puissiez bientôt venir nie rejoindre en France, et acheter " un bien à portée de moi. "