Page:Fréchette - Poésies choisies, I, 1908.djvu/176

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On n’avait plus de pain, et la ville râlait.
Point d’autre alternative à choisir : il fallait
Accepter la bataille.
Les deux guerriers, lassés par tant de vains efforts,
Allaient enfin pouvoir s’étreindre corps à corps,
Et mesurer leur taille.

Montcalm a sous les murs rangé ses bataillons.
Et bientôt, remplissant de ses noirs tourbillons
L’atmosphère ébranlée
Sous un ciel par des flots de fumée obscurci,
Dans les acharnements d’un combat sans merci,
Rugit l’âpre mêlée.

Le spectacle était fauve, et grand comme l’enjeu.
Ce panache effrayant de tonnerre et de feu
Couronnant cette cime,
Faisait presque l’effet d’un volcan déchaîné...
Jamais plus fier tableau n’avait illuminé
Un cadre plus sublime !