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Page:Fréchette - Poésies choisies, I, 1908.djvu/26

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Que de grands buts atteints, d’horizons élargis,
De chemins parcourus, depuis que tu surgis,
Terre radieuse et féconde,
Au bout des vastes mers comme un soleil levant,
Et que ton aile immense, ouverte dans le vent,
Doubla l’envergure du monde !

Qu’il est beau de te voir, en ta virilité,
Aux antiques abus offrir la liberté
Pour contrepoids et pour remède,
Et, vers tous les progrès les bras toujours ouverts,
Tout entière au travail, remuer l’univers
Avec ce levier d’Archimède !

Amérique, en avant ! prodigue le laurier
Au courage, au génie, à tout mâle ouvrier
De l’œuvre civilisatrice.
Point de gloire pour toi née au bruit du canon !
Ce qu’il te faut un jour, c’est le noble surnom
De grande régénératrice !