Page:Fréchette - Poésies choisies, I, 1908.djvu/299

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Des vieillards, des enfants et des femmes timides,
Qui, sac au dos, à pied sur les chemins rugueux,
Venaient, en essuyant leurs paupières humides,
Revoir flotter au vent le drapeau des aïeux.

Nos poètes chantaient la France revenue ;
Et le père, à l’enfant qu’étonnait tout cela,
Disait : ― Ce pavillon qui brille dans la nue,
― Incline-toi, mon fils ! ― c’est à nous celui-là !

Et, lorsque la frégate avec la forteresse
Échangeaient des saluts de leurs tonnantes voix,
Tous ces cœurs délirants tressaillaient d’allégresse
En croyant retrouver les échos d’autrefois.

Oh ! c’est que ce vaisseau, c’était la France même
― Aigle immense un instant repliant son essor ―
Qui revenait à nous, disant : ― J’aime qui m’aime ;
Vous êtes mes enfants, et je vous aime encor !