Page:Fréchette - Poésies choisies, I, 1908.djvu/335

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Tu vois tout, n’est-ce pas ?
                                    Très bien, regarde encore !
Plus loin ! vois ce pays immense que décore
Un ciel fait pour nourrir des poitrines d’airains,
Sol auquel il ne faut que des bras et des reins
Pour que ses prés sans borne et ses plaines fécondes
Deviennent à jamais le grenier des deux mondes !
Enfin, vois tous ces grands territoires ouverts
Aux avatars futurs d’un nouvel univers,
Où serpente déjà la route colossale
Qu’avait rêvée un jour Cavelier de La Salle,
Empire qui, baigné par ses trois océans,
Peut embrasser l’Europe entre ses bras géants !
Et dis-moi maintenant, de ta voix satanique
Qui crut pouvoir flétrir par sa verve cynique,
Dans un libelle atroce, ignoble, révoltant,
L’héroïne que tout bon Français aime tant !
De ta voix qui, mêlant l’ironie à l’astuce,
Raillait la France afin de mieux flatter la Prusse,