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Sans espoir et sans Dieu l’enfant de la forêt

Traîne-t-il sa misère à l’autre bout du monde.

Qui donc va lui verser, la lumière féconde ?

Nations saluez ! Car la France apparaît !


De l'mmense avenir resplendissant aurore,

Pour vous joindre en faisceau, peuples de l’univers,

Faut-il percer les monts ou rapprocher les mers ?

Paladin du progrès, la France arrive encore.


Faut-il protéger l'humble, écraser Attila,

Faut-il humilier l’orgueilleux qui s’élève,

Vaincre et civiliser par le livre ou le glaive ?

Vaillant soldat du droit, la France est toujours là !


La France est toujours là, même aux jours des naufrages,

Comme un phare sublime aux rayons éclatants.

Elle se dresse au bord des abîmes du temps.

De son flambeau superbe éblouissant les âges.


La France est toujours là ! semeur des jours nouveaux,

Elle va prodiguant la divine semence.

Laissant par derrière elle une traînée immense

D’exemples immortels et d’immortels travaux.


Nobles rives du Rhône, et vous bords de la Loire,

Tolbiac, Marignan, Cérisolles, Rocroy,

Denain, Ivry, Coutras, Bouvines, Fontenoy,

Dites-nous si le monde a connu plus de gloire !


Et vous, ô Friedland, Ulm. Austerlitz, Eylau,

Lodi, Wagram, orgueil du drapeau tricolore,

Vous qui malgré Sedan éblouissez encore,

Dites-nous si l’histoire offre un plus fier tableau !


La France, elle éclipsa tous les héros d’Homère !

Héritière d’Athène et du grand nom romain,

C’est le cerveau par ou pense le genre humain. . .

Et puis par-dessus tout. Français, c’est notre mère !


Montréal. 11 juillet 1882.


Donc le voleur, ce n’est pas moi, L. F.