Aller au contenu

Page:Fréchette - Poésies choisies, I, 1908.djvu/54

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 50 —

Saint-Malo regardait, prompts comme des gazelles,
Trois voiliers sur le flot tendre leurs blanches ailes,
Et, dans les reflets d’or d’un beau soleil levant,
Gagner la haute mer oriflammes au vent.

Le carillon mugit dans les tours ébranlées ;
Du haut des bastions en bruyantes volées
Le canon fait gronder ses tonnantes rumeurs ;
Et, salués de loin par vingt mille clameurs,
Au bruit de l’airain sourd et du bronze qui fume,
Cartier et ses vaisseaux s’enfoncent dans la brume ![1]




  1. Jacques Cartier quitta Saint-Malo avec sa flottille, composée de la Grande-Hermine. de la Petite-Hermine et de l’Émerillon, le 19 mai 1535.