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Page:Fréchette - Poésies choisies, I, 1908.djvu/9

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À LA FRANCE !

Mère, je ne suis pas de ceux qui ont eu le bonheur d’être bercés sur tes genoux.

Ce sont de bien lointains échos qui m’ont familiarisé avec ton nom et ta gloire.

Ta belle langue, j’ai appris à la balbutier loin de toi.

J’ose cependant, aujourd’hui, apporter une nouvelle page héroïque à ton histoire déjà si belle et si chevaleresque.

Cette page est écrite plus avec le cœur qu’avec la plume.

Je ne te demande pas, en retour, un embrassement maternel pour ton enfant, hélas ! oublié.

Mais permets-lui au moins de baiser, avec attendrissement et fierté, le bas de cette robe glorieuse qu’il aurait tant aimé voir flotter auprès de son berceau.


L. F.