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Page:Fréchette - Poésies choisies, II, 1908.djvu/259

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O frais miroir ! Sa nappe humide se découpe
Dans les sables un lit paisible au creux d’un val ;
Des montagnes lui font un cadre sans rival,
Et dans son flot dormant doublent leur ronde croupe.

Sur la rive, un balcon d’aspect oriental
Emerge d’un massif d’érables qui se groupe
Au fond de l’anse où dort une svelte chaloupe
Dont le flanc touche à peine au limpide cristal.

C’est le lac de Beauport, ce joyau solitaire,
Ce petit coin béni, ce paradis sur terre,
Ce croquis merveilleux, ce délicat pastel,

Où la blonde légende, en repliant ses voiles,
Laissa tomber, avant de monter aux étoiles,
De sa robe d’azur un reflet immortel.
(1864)