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un peu de folklore

Bassouto, qui pourraient étonner ceux qui ne connaissent pas les noirs ou ceux qui les connaissent mal, ce qui est encore pire.

L’un de ces contes rappelle beaucoup la fable de La Fontaine : Le Loup devenu Berger. Il est question d’un lièvre qui se revêt d’une peau de lion et qui, pour un temps, terrifie tout le pays.

Dans un autre, il y a un exemple touchant de la solidarité. Le héron sauve la vie à la colombe par un conseil donné à propos ; à son tour, le héron est sauvé par un avis que lui donne le chacal…

La tortue, qui compte parmi les animaux rusés, peut-être à cause de son caractère si peu expansif, joue un rôle important dans plusieurs de ces contes. Le plus caractéristique est celui où elle est chargée de veiller à ce que le chacal n’aille pas boire à la fontaine, au creusement de laquelle il a refusé de travailler, et elle s’en tire à son honneur, tandis qu’auparavant le lièvre et le lapin s’étaient laissé duper par le susdit chacal.

Plus loin, il est parlé d’hommes n’ayant qu’une jambe, ce qui rappelle cette fois une légende fort accréditée au Moyen Age.

Voici encore la curieuse histoire d’un pauvre bonhomme nommé Séètétélané, qui, un jour, trouve un œuf d’autruche qui se change en femme. Il l’épouse et devient riche et puissant, mais à la condition de ne jamais rappeler à sa femme qu’elle est la fille d’un œuf d’autruche.

Étant ivre, un soir, il oublie sa promesse et tout disparaît : femme, richesses, maison, et il ne reste qu’un piteux ivrogne obligé d’aller à la chasse aux souris pour se nourrir.

Ce récit, qu’on pourrait intituler « Un conte antialcoolique