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l’art dans l’afrique australe

Ramagi, un de leurs anciens rois, qui est en colère et qui frappe la terre de sa queue de gnou[1].

Les paresseux ont toujours tort, ce qu’un conte zambézien
celui qui ne travaille pas
nous démontre une fois de plus : le singe était un homme qui eut peur de travailler et qui fut puni, car il est condamné à ne jamais travailler et à ne jamais avoir un peu de suite dans les idées.

Puis il est dit que les étoiles sont les yeux des gens qui sont morts : idée poétique s’il en est.

Une autre légende rapporte que les hommes eurent envie de visiter la lune ; pour cela, ils plantèrent des pieux et se mirent à grimper, en ajoutant toujours des pieux les uns sur les autres. Lorsqu’ils se trouvèrent près d’atteindre la lune, il se trouva que les pieux d’en bas étaient pourris et se brisèrent ; les ascensionnistes tombèrent et moururent tous.

Cette triste histoire rappelle une fable de la Côte d’Or et aussi le récit de la tour de Babel :

Des hommes, désirant aller au ciel, se mirent à élever une très haute tour et seulement avec des pots ; il n’en manquait qu’un pour atteindre le but tant désiré, lorsqu’un homme eut l’idée géniale de prendre un pot d’en bas pour le mettre au sommet ; mais alors, tout l’édifice s’effondra, à la grande douleur des constructeurs.

Chez les Wanyamwesi déjà cités, alors que les hommes

  1. Journal de l’Unité des frères moraves. Mars 1909.