Page:Frédéric Christol - L'art dans l'Afrique australe, 1911.djvu/145

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j’aurais peur d’aller au Zambèze, alors qu’il ne s’agit que de marcher par terre ! »

Le village indigène est assez important, surtout grâce à la présence du prince Litia, le fils aîné du roi Lewanika.

Litia fut très aimable pour nous, il nous offrit une boisson du nom de illa, faite avec du maïs et du miel, d’un goût plutôt bizarre et qu’on nous apporta sur un plateau et dans des tasses avec soucoupes.

Outre sa machine à coudre, il nous montra celle à écrire (!) dont il se sert avec facilité ; puis sa bicyclette et un gros album de photographies prises par lui ; enfin, pour mettre le comble à son amabilité, il nous photographia en groupe.

À mon tour, je fis un croquis de lui, ce qui lui causa un étonnement profond, car il n’avait jamais vu dessiner.

Malheureusement, il n’est plus membre de l’Église, son caractère moral n’étant pas à la hauteur de son intelligence, ce qui est le cas de bien d’autres noirs et de pas mal de blancs.

La cousine de Litia, la princesse ou Mokouae de Séshéké, nous invita aussi à un goûter où figurait de l’hippopotame — un vrai régal sentant le suif à plein nez — et une bonne tasse de thé, de sorte que celui-ci aida à faire passer celui-là.