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XVII
PRÉFACE

line. » Malheur à celui qui dit : « Comment t’aurais-je vu ? je viens à peine de t’apercevoir. » Une flèche empoisonnée lui apprend à reconnaître de loin un pygmée.

C’est à ces « hommes-scorpions », comme les appellent les Bassoutos, vrais types de l’âge de pierre, aujourd’hui traqués, chassés comme des bêtes sauvages, que nous devons la meilleure part des vestiges de l’art sud-africain. D’où venaient-ils, à quelle race appartenaient-ils ? nous ne le savons pas. En tout cas ils n’ont rien de commun avec la race nègre.

On a supposé qu’ils étaient de la même famille que les populations qui couvraient jadis le nord de l’Afrique, et qu’avant les mouvements de peuples d’où est sortie la configuration ethnographique actuelle de notre globe, une même couche de populations, qui ont laissé comme témoins de leur passage les dolmens et les menhirs, couvrait l’Asie antérieure, l’Europe, et s’étendait sur une grande partie de l’Afrique.

Cela ne veut pas dire que les peintures des Bushmen remontent à une aussi haute antiquité. En l’absence d’histoire, il n’y a pas de dates ; la Grèce était