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Page:Fréron - L Année littéraire 1775.djvu/436

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bliez pas ſur-tout que le meilleur des Princes devoit être facile à tromper ; que la bonté de Louis ſut ſon écueil, & que la ſource de vos malheurs eſt ſacrée. L’Hiſtoire mieux inſtruite, & plus hardie à meſure que les objets s’éloignent, l’Hiſtoire ſans paſſions, ſans préjugés, ſans intérêts, déchirera tous les voiles, révélera tous les myſtères ; mais, dès ce moment, pouvons-nous diſſimuler que l’eſprit de cupidité avoit envahi la moitié du dernier regne ; que par-tout il avoit pénétré comme un inſecte qui s’eſt gliſſé dans le cœur d’un arbre pour en deſſécher toutes les branches ; que la concuſſion s’étoit étendue de Pondicheri juſqu’à Québec ; que le déſordre des mœurs, la confuſion des rangs, avoient répandu l’émulation de la dépenſe & de la prodigalité qui ne ſe répare que par la rapine ; que trop ſouvent l’indulgence de LOUIS inſpira la confiance coupable ; qu’on pouvoit lui en impoſer ſans péril ; qu’une extrême facilité à bien penſer des autres,