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Page:Fréron - L Année littéraire 1775.djvu/537

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moiſelle de Tournemont (c’eſt le nom de cette jolie perſonne) inſpire une paſſion violente au jeune Comte de Rozane, & ſemble reſſentir elle-même toute la vivacité d’une première inclination. Le Comte va rejoindre ſon Régiment. Pendant ſon abſence, on la diſpoſe peu-à-peu à recevoir la main du Chevalier de Murville, homme du monde très-adroit & très-ſéduiſant, que la mère de Mademoiſelle de Tournemont ſemble favoriſer par des motifs de reconnoiſſance aſſez peu honnêtes. Le Chevalier de Murville connoiſſoit le penchant de ſa femme pour Rozane, mais s’embarraſſoit fort peu de ſes ſentimens ; il n’exigeoit d’elle que de la décence : il avoit ſes intrigues à part. Cette indifférence pique l’amour-propre de Madame de Murville ; elle a recours à Rozane qui devient ſon amant favoriſé. Quoiqu’elle n’aimât pas ſon mari, elle avoit une ſorte de dépit contre une Madame d’Archènes qui étoit ſa maîtreſſe. Elle forme le projet de la traverſer, de l’inquiéter, de