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Page:Fréron - L Année littéraire 1775.djvu/546

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été. La langueur avoit altéré ſes traits & flétri la jeuneſſe… Il ne lui reſtoit que cet air noble, intéreſſant, dont la mort ſeule pouvoit effacer l’empreinte ». Le Comte de Rozane donne à ſa femme devant toute ſa maiſon les marques les plus éclatantes de ſa réconciliation : mais ces démonſtrations n’étoient qu’extérieures ; il étoit trop convaincu qu’elle étoit incapable d’un véritable attachement, & cette cruelle idée achève de le conduire au tombeau.

Ce qui fait quelque peine dans la lecture de ces Mémoires, c’eſt que des leçons ſi frappantes n’en corrigent point l’héroïne qui, dans des goûts paſſagers qu’elle honore du nom de paſſions, retrouve de nouveaux chagrins, quelques plaiſirs fort troublés & jamais le bonheur. Il n’eſt guères poſſible de s’intéreſſer pour un tel perſonnage : cependant, Monſieur, le Roman eſt, en général, très-agréable, & vous y trouverez des ſituations extrêmement touchantes. La moralité en eſt naturelle &