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Page:Fréron - L Année littéraire 1775.djvu/554

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ſon Amante, il arrive chez le Comte de Bricourt, qui le tient long-temps ſerré dans ſes bras, & qui le baigne de pleurs. Le Marquis mêloit ſes larmes aux ſiennes. Il eſt bientôt inſtruit par le Comte lui-même du nouveau malheur qui eſt près de lui enlever Célide. Il veut aller expirer à ſes pieds. Le Comte eſpère que ſa vue pourra peut-être produire un changement heureux. Il le conduit dans l’appartement de fa fille. Le Marquis ſe précipite aux pieds du lit que la mort environne. Célide, en le voyant, jette un foible cri, & s’évanouit : on fait retirer auſſi-tôt le Marquis dans une chambre voiſine ; il entend qu’on s’agite ; une voix chérie vient frapper ſes oreilles : » Chère ombre diſoit Célide, Ombre que j’adore ! tu m’appelles ! tu m’invites à te ſuivre ! tu n’attendras pas long-temps ! — Le Marquis ne peut ſe contenir ; il ouvre la porte avec précipitation : — Non, chère Célide, s’écrie-t-il en s’approchant d’elle ce n’eſt point l’Ombre de Bliville