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Page:Fréron - L Année littéraire 1775.djvu/557

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il en redoublant ſes pleurs : Puis-je le croire, reprit-elle ; mon père, mon amie, venez auprès de moi… Mais, non : gardez-vous-en, ņe venez point détruire mon illuſion. Ce n’eſt qu’un fantôme, je le ſçais ; mais laiſſez-moi cette douce erreur un inſtant ! elle m’eſt trop chère pour que je cherche à la diſſiper ! Puiſſe-t-elle durer toujours !… — Non, ma fille, lui dit le Comte, vous ne vous abuſez pas ; c’eſt le Marquis lui-même que vous voyez devant vous. — Oui, ma chère amie, lui dit auſſi Mademoiſelle de Blémigny, c’eſt lui-même. — Oui adorable Célide, s’écria de Bliville, c’eſt moi, c’eſt moi-même, qui… Où ſuis-je donc, interrompit Célide, ſommes-nous tous deſcendus chez les morts ? Ah ! vous me trompiez !… non, je ne vois pas le Marquis. Vous vouliez entretenir mon illuſion : elle s’évanouit d’elle-même… mes yeux ſe deſſillent : affreuſe lumière ! Mais, que dis-je ? Je ne vois plus. Quel nuage obſ-