Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/126

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est étreint par le remords. » S’il ne bronche pas, il est d’une « indifférence bestiale. »

Il y a le président rageur — généralement pourvu d’un mauvais estomac. — Celui-là prend à partie tout le monde. Exemples : « Si le public continue à se moucher d’une façon aussi bruyante, je me verrai forcé de faire évacuer la salle. » — « Accusé, toutes vos dénégations ne servent à rien, nous savons d’avance que vous êtes coupable. Entre les témoins honorables qui vous accusent et vous, qui possédez un casier judiciaire puisque vous avez déjà subi une condamnation pour délit de chasse, le doute n’est pas permis. MM. les jurés apprécieront. »

Il y a le président aimable et insinuant, qui cajole le prévenu pour mieux le faire condamner ensuite. Exemple : « Voyons, un tel, parlez avec franchise ; vous n’êtes pas ici devant des ennemis qui ne vous veulent que du mal. Faites appel a vos bons sentiments ; racontez-nous comment cela s’est passé. C’est le seul moyen parfois de s’attirer la clémence des hommes. »

Il y a le président qui fait des mots. — Celui-là est certainement le plus terrible de tous. — Exemple : « Témoin, vous êtes cocher, et cependant vous n’avez pas fait faire un pas à l’instruction de l’affaire. » — «  Ce