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Quatre-Mares, comme on le sait, est l’asile des hommes ; Saint-Yon, celui des femmes.

À Quatre-Mares, il y a seize quartiers différens où sont disséminés les malades selon leur genre de folie, selon le traitement qu’ils reçoivent, selon la pension qu’ils peuvent payer. Ces seize quartiers semblent être les seize derniers degrés de l’échelle de l’intelligence humaine.

Petit à petit, à chaque cour qu’il traverse, le visiteur tombe sur des spectacles de plus en plus tristes ; sur des monomanies de plus en plus bizarres. On franchit, en une demi-heure, les différentes étapes de la folie, depuis l’aliéné calme, curable, jusqu’au fou furieux dont les bras seront comprimés presque à perpétuité par la camisole de force. Chose assez curieuse, les hommes à l’asile de Quatre-Mares vivent généralement moins que les femmes à Saint-Yon. Cela tient aux ravages antérieurs de l’alcool et à la paralysie à laquelle ils sont plus sujets que les femmes.

Les sept cents malades de Quatre-Mares sont, comme nous l’avons dit, divisés en différentes catégories. Dans la première cour sont les inoffensifs, ceux dont les troubles céré-