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Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/250

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Pourtant, il est une autre force qui sert à frapper l’imagination et qu’on emploie beaucoup aujourd’hui, surtout chez les « voyantes » de bas étage (ainsi dénommées peut-être parce qu’elles habitent souvent au quatrième ou cinquième) : c’est l’électricité.

Que Mlle X…, qui s’intitule « nécromane assyrienne, » ait fait payer en l’honneur de Ramsès XXVIII, ses consultations vingt-cinq francs ; que la brune M lle Y…, dont le talent grandira, car… etc., ait emprunté aux Maures des secrets sur l’avenir, secrets qu’elle ne dévoile qu’à prix d’or ; que ces premiers sujets n’usent pas de trucs grossiers, cela s’explique. Leur clientèle riche, composée en général de gens qui ont de l’instruction, saisirait trop facilement les « ficelles » et perdrait confiance.

Là, tout est correct ; les « bourdes » arrivent solennelles, et la mère de la somnambule elle-même prend, sous son bonnet de dentelles, des apparences de panneau décoratif. Panneau dans lequel, hélas ! des per sonnes qui passent pour intelligentes tombent elles-mêmes quelquefois.

La mère de la somnambule, une brave femme qui a toujours plus ou moins prédit l’avenir dans sa jeunesse, est un de ces types étranges dont la place est marquée à la droite de Mme Cardinal.