Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/284

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Mes bons amis, quand je compose,
C’est sur la Côte-des-Sapins ;
J’écris en vers ainsi qu’en prose,
Assis auprès des joncs-marins.

Les curieux produits de son usine, de sa fabrication personnelle, s’envolent en petits cahiers de huit feuilles chez Berthelot, rue des Faulx, qui les édite à bon marché. Ferrand, qui n’est pas riche, « que sa fortune, dit-il, oblige à aller à pied comme Piron, » s’est créé pour l’écoulement de ses opuscules, toute une classe d’abonnés au mois, curieux de sa littérature. Il faut voir avec quels soins il les ménage, comment il s’excuse auprès d’eux de ne point faire ces pièces plus longues. À la suite de l’Espagne régénérée (1808), il l’indique en ces termes : « Comme la plupart de mes abonnés sont allés passer trois mois à la campagne, je ne ferai qu’à leur retour des pièces plus longues, et pour qu’il n’ennuie pas au public, je lui donnerai des in-promptus, proverbes et bluettes sur les assemblées des environs de Rouen. » Et aussitôt il se met à composer la Foire de Sotteville ou les Fromages à la