Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/354

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point devant les rigueurs de la justice, est-il rien de plus noir ? ». À sa sortie de prison, Gringalet, respirant enfin l’air de la liberté, comprit qu’avec son esprit jovial et frondeur, il lui fallait une profession lui permettant de développer les qualités de son caractère caustique et goguenard. Le hasard le servit à propos et il commença sa nouvelle carrière en entrant comme décorateur dans quelques petits théâtres. C’est ainsi qu’il vint à Rouen avec la troupe Cossard, artiste acrobate et mimique, ou il était à la fois peintre et comique grimé, très-probablement vers 1818.

La troupe était alors installée au Théâtre-des-Quatre-Colonnes, situé sur le port, à peu près entre les rues du Bac et de la Tuile, théâtre populaire dont le public se composait des ouvriers des quais, des mariniers, des soldats et d’une foule de badauds qu’attiraient surtout les lazzi et les drôleries de Gringalet qui faisait la parade au balcon ; on y jouait un peu de tout, le drame, le mélodrame, la pantomime arlequinade grivoise… Les grands succès étaient surtout réservés