Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/59

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D’ailleurs, une autre cellule a également les honneurs de la langue de Sophocle. Sur le mur, blanchi à la chaux, se détache un gros : Anankè ! qui prouve que le prisonnier avait lu Notre-Dame de Paris, ou qu’il s’est rencontré avec Victor Hugo.

Toujours des navires, toujours des cœurs, toujours des insultes aux commissaires de police, au procureur, aux juges, aux gendarmes ; toujours des menaces de vengeance… lorsque la canaille sera victorieuse.

Autre genre d’inscription qui pourrait s’appeler le tableau d’honneur des voleurs : les chevaux de retour, les escarpes de profession, les pantes à tout faire paraissent fiers de leur triste renommée et ils laissent sur les murs le souvenir et la date de leur passage.

Quelques-uns ont fait la courte échelle pour parvenir à tracer tout à fait au haut de la pièce, c’est-à-dire à quatre ou cinq mètres, leurs titres à la vénération des confrères moins célèbres.

Le roi du Bagne, le roi des Voleurs se distinguent au milieu des autres inscriptions. Partout, la fameuse bande à Corbin dont le chef a été, comme on s’en souvient, condamné récemment aux assises, donne de ses nouvelles.

Les surnoms les plus bizarres s’encadrent