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Page:François Barbé-Marbois - Histoire de la Louisiane et de la cession de cette colonie par la France aux États-Unis de l'Amérique septentrionale, 1829.djvu/138

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126 HISTOIRE

quand elles furent devenues rares. C’est même aux chasseurs français que cette rareté pouvait être attribuée. Les sauvages avaient toujours eu une sorte de ménagements pour les sociétés innocentes des castors et des loutres. Ils respectaient les familles paisibles de ces animaux, dont les mœurs méritent d’être étudiées. Nos chasseurs, au contraire, parurent prendre plaisir à détruire leurs retraites, et à pénétrer en ennemis jusque dans le réduit souterrain où la peuplade laborieuse se réunissait après le travail commun.

Dans le commerce avec les naturels , les Français, plus forts et plus habiles à tromper, firent d’abord la loi ; mais l’injustice des uns fut suivie de la résistance des autres. Les postes et les garnisons françaises étaient à de grandes distances, et ne pouvaient se prêter secours. Des petites guerres éclatèrent de toutes parts, et elles durèrent huit à dix ans. Des sièges, des conspirations , ont fourni aux voyageurs et aux histo* riens matière à des récits, qui seraient aujourd’hui sans intérêt et sans utilité. Il faut seulement remarquer que, dans ces querelles, la race civihsée fut toujours injuste, et rendit en quelque sorte excusables les actes de cruauté auxquels les naturels se livrèrent. C’est dans le cours de ces guerres, que celle qu’on fit aux Natcliez eut des suites épouvantables. Cette nation , paisible