Page:François Hüe - Souvenirs du Baron Hüe publiés par le baron de Maricourt, 1903.djvu/42

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les surprises de son esprit éveillé. Une fois, le Dauphin, se rappelant une de ses leçons d’histoire, alluma furtivement une lanterne et feignit de chercher quelque chose qu’il avait perdu. Tout à coup, il se retourna vers l’abbé Davaux, et dit en lui prenant la main :

— Je suis plus heureux que Diogène ; j’ai trouvé un homme.

L’abbé Davaux, lors du départ du Roi pour Varennes, avait été quelque temps sans pouvoir donner de leçons à M. le Dauphin. Comme il les reprenait un jour, en présence de la Reine, le jeune Prince désira commencer par la grammaire.

— Volontiers, lui dit son instituteur. Votre dernière leçon avait eu pour objet, s’il m’en souvient, les trois degrés de comparaison : le positif, le comparatif et le superlatif… Mais vous aurez tout oublié !

— Vous vous trompez, répondit le Dauphin ; pour preuve, écoutez-moi. Le positif, c’est quand je dis : Mon abbé est un bon abbé, le compa-

    ments que l’abbé Davaux inspirait au Dauphin. « L’abbé d’Avaux, écrit-elle le 24 juillet 1789, peut être fort bon pour apprendre les lettres à mon fils, mais il n’a ni le ton, ni même ce qu’il faudrait pour être auprès de mes enfants… » (Marie-Antoinette, par MM. de Goncourt. Paris, 1860, 2e éd.).