Page:François Hüe - Souvenirs du Baron Hüe publiés par le baron de Maricourt, 1903.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tenant par les liens du sang et de l’éducation à ces fidèles satellites de la Royauté, attachés, pendant des siècles entiers, à la dynastie des Valois et des Bourbons, ait puisé, dès l’aube de la vie, cet amour des Princes auxquels il devait plus tard consacrer sa vie tout entière.

Jules-Nicolas Hüe, qui avait eu le tort de se marier sur le déclin de la jeunesse, vint à décéder six ans après son mariage, en 1763, laissant avec une modeste fortune de cent mille livres, une veuve éplorée et quatre enfants en bas âge[1].

Madeleine Jauvin[2] était alors une personne agréablement douée au physique comme au moral. Un pastel, que nous avons sous les yeux, nous la présente sous l’aspect d’une aimable jeune femme au teint de rose, au menton à fossettes, au sourire mutin, à l’œil espiègle et caressant : une jolie Lisette, à la manière des pastorales et bergeries de l’époque. Le caractère était, par ailleurs, aussi séduisant que le physique. C’était une femme du plus haut mérite et de la plus grande piété, qui sut vaincre les difficultés de sa situation et inculquer à ses enfants, par cette éducation forte et persévérante dont les mères

  1. J.-B. Hüe, dont il sera question par la suite, secrétaire général de l’ordre des Trinitaires pour la rédemption des captifs, puis chapelain du roi Louis XVIII au château de Fontainebleau, madame Thibaud et madame Thomé de Montigny
  2. Madeleine Jauvin, issue d’une ancienne famille de Paris, était fille de J.-B. Jauvin, officier préposé à l’approvisionnement de Paris. Son frère, M. Jauvin de Léogane, était commissaire ordonnateur à Saint-Domingue. Sa sœur fut madame Pinondel de Champarmois.