Page:François Hüe - Souvenirs du Baron Hüe publiés par le baron de Maricourt, 1903.djvu/146

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Sa prière étant achevée : « C’est moins pour le Roi malheureux, dit-elle, que pour son peuple égaré que j’adresse au Ciel des prières. Daigne le Seigneur se laisser fléchir et jeter sur la France un regard de miséricorde ! » Cet acte de générosité héroïque fit sur moi une impression que la princesse aperçut. « Du courage, reprit-elle, Dieu ne nous envoie jamais plus de peine que nous n’en pouvons supporter. »

L’état habituel de contrainte dans lequel les municipaux tenaient leurs prisonniers était tel que les princesses n’avaient plus dans la tour qu’un seul endroit où par un reste d’égard pour la décence, il leur fut permis d’être seules. Averti par un signe que me faisait la Reine, ou Madame Élisabeth, en passant dans l’antichambre, je les suivais, sous le prétexte de quelque objet de service. La chambre où couchait Madame Élisabeth précédait le lieu dont je parle ; de cette chambre, je pouvais, sans témoins, recevoir les ordres de l’une ou de l’autre de ces princesses. Dans ces

    tien ayant appartenu à la baronne de la Rochefoucauld et donnée par son fils, le comte A. de la Rochefoucauld, en 1837 à M. Bonneau de Lannoy, inspecteur général des prisons, la mention suivante : Prière composée par M. l’Évêque de Beauvais et que Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI répétait tous les jours.