Page:François Hüe - Souvenirs du Baron Hüe publiés par le baron de Maricourt, 1903.djvu/16

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M. J.-B. Brion, son frère, greffier en chef du Parlement, qui éleva en partie sa nièce Henriette, vivait dans l’habituelle culture de la généalogie et de l’héraldique.

L’esprit de mademoiselle Hutin s’était avantageusement ressenti de l’éducation qu’elle avait reçue. Aux attraits du physique, elle unissait les aimables qualités d’une femme éminemment artiste et mondaine, possédant, au demeurant, l’esprit sérieux, net et précis qui lui fut nécessaire pour se montrer à hauteur des épreuves dont sa vie devait être incessamment traversée.

François lui-même, encore que la chose soit chez un homme de secondaire importance, n’était point fait pour lui déplaire : Œil en amande, lèvres fines et spirituelles, nez « de grande maison » comme aurait dit Balzac, et visage agréable, tous ces avantages physiques célaient des qualités morales dont nous serions suspect de faire un trop grand éloge. Qu’on nous permette seulement de dire que son « loyalisme » et son dévouement à ses maîtres lui firent généralement décerner sous la Restauration, où l’on ne ménageait point, il est vrai, les épithètes, le qualificatif de « vertueux M. Hüe ». Dans toute l’acception des termes, il fut chrétien, il fut généreux, il fut désintéressé. Son dévouement sans borne à ses maîtres mérite bien d’être loué. Soit qu’il demeure maintenant assoupi, soit qu’il ne trouve plus l’occasion de s’exercer, le dévouement absolu est une tradition qui, de nos jours, semble disparaître en matière