Page:François Hüe - Souvenirs du Baron Hüe publiés par le baron de Maricourt, 1903.djvu/176

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Cette lettre était écrite sur un très petit morceau de papier. À peine eus-je le temps de la faire disparaître ! Je n’eus que la ressource de la mettre dans ma bouche et de l’avaler.

Deux de ces inquisiteurs me fouillèrent, et n’ayant rien trouvé sur moi ni dans mon appartement, ils rédigèrent leur procès-verbal et se retirèrent[1].

Échappé au péril de cette dénonciation, je continuai à rendre a la famille royale les soins que je lui devais. Je redoublai de prudence et je pris des mesures pour éloigner tout soupçon.

  1. On lit dans la Relation de Turgy sur la Tour du Temple (10 août 1792-13 octobre 1793), les mots suivants qui concernent sa Correspondance avec François Hüe : « La facilité que j’avais de sortir du Temple deux ou trois fois par semaine pour les approvisionnements, me mettait à même de prendre les renseignements que le Roi et la Reine désiraient, ou de leur rapporter les notes et les avis dont on me chargeait pour Leurs Majestés. Je me trouvais également aux fréquents rendez-vous que M. Hüe me donnait tantôt dans les quartiers les plus isolés de Paris, tantôt hors de la ville, et dans lesquels il me remettait des écrits pour le Roi ou des réponses à ses ordres. La persécution, la détention, n’ont jamais ralenti son zèle courageux. »

    M. Lenôtre a publié dans sa Captivité de Marie-Antoinette, ouvrage cité plus haut (pp. 53 et 93), les billets adressés par Madame ÉIisabeth à Turgv et le tableau des signes conventionnels employés dans louis rapports ; mais ce tableau — contenant quelques variantes — avait été publié quelques années plus tôt dans le Journal de la Duchesse d’Angoulême (Paris, F. Didot, 1892), d’après une copie faite à Vienne par Hüe, sur les originaux que lui avait confiés Turgy.