Page:François Hüe - Souvenirs du Baron Hüe publiés par le baron de Maricourt, 1903.djvu/180

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contraint de le servir à table. Il le battait sans pitié. Ln jour, dans un accès de rage, il prit un chenet, et, l’ayant levé sur lui, il le menaça de l’assommer.

L’héritier de tant de rois n’entendait à chaque instant que des mots grossiers et des chansons obscènes.

— Capet, lui dit un jour Simon, si ces Vendéens te délivraient, que me ferais-tu ?

— Je vous pardonnerais, lui répondit le jeune Roi.

Quelques mois après, Simon ayant été retiré de la tour du Temple, Louis XVII resta seul, dénué de linges et de vêtements, privé de tous les soins nécessaires à son âge, entièrement livré aux caprices des guichetiers. Personne ne faisait son lit, personne ne balayait sa chambre ; ses draps n’étaient jamais changés. Soir et matin, on lui jetait plutôt qu’on ne lui présentait une nourriture grossière. Chaque jour de nouveaux commissaires remplaçaient, pour la garde de la tour, ceux de la veille.

Sous prétexte qu’ils devaient s’assurer de l’existence du jeune captif à toutes les heures du jour, et quelquefois pendant la nuit, ils venaient crier à la porte de sa chambre : « Capet, Capet,