Page:François Hüe - Souvenirs du Baron Hüe publiés par le baron de Maricourt, 1903.djvu/44

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alors réduits à la plus grande indigence. La Reine me remit 8 000 livres, et, en m’annonçant ce bienfait :

« Le Roi et moi, me dit-elle, nous avons boursillé pour faire cette aumône. Puisse cette ville ne pas réaliser d’ingratitude avec quelques autres ! »

Fontainebleau demeura fidèle à la cause royale. Le Roi ayant envoyé dans cette résidence des chiens de meute pour les entretenir dans l’habitude de la chasse et ayant, peu de temps après, réformé sa vénerie, les habitants se disputèrent le plaisir de prendre ces chiens, de les nourrir et de les garder pour les rendre au Roi à une époque plus heureuse. Des indigents même en demandèrent. Ce trait fut connu du Roi. « Cela fait du bien », me dit-il en apprenant cet incident.

La même année, un officier de la chambre du Roi, M. de Chaumont et sa femme étant morts à peu de jours d’intervalle en laissant trois orphelines sans fortune, je fis connaître leur sort à la Reine.

— Je les adopte, s’écria Sa Majesté.

Et de suite, elle plaça les deux aînées au couvent et fit élever la dernière sous ses yeux.

Et c’est au moment où Leurs Majestés donnaient à leur peuple tant de témoignages de bonté que