Page:François Hüe - Souvenirs du Baron Hüe publiés par le baron de Maricourt, 1903.djvu/52

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dans la cour royale. Le duc de Guiche monta de nouveau chez le Roi, et lui rendit compte de ce qui s’était passé. Sa Majesté apprit avec satisfaction le retour de ses gardes du corps au château.

L’attitude de ces braves escadrons en imposa aux phalanges de brigands et aux groupes de femmes, parmi lesquelles la procédure faite par le Châtelet prouve qu’il s’était mêlé des hommes travestis et même des députés. Dans la rage qui les animait ils lancèrent, à travers les grilles, des pierres aux gardes du corps, et les accablèrent d’invectives. L’ordre était donné, de la part du Roi, à tous les chefs, d’user de la plus grande modération et surtout d’empêcher qu’on ne tirât.

Pour mieux assurer l’exécution de cet ordre, chaque garde n’avait d’autres cartouches que celles dont son mousqueton et ses pistolets étaient chargés.

Le régiment de Flandre ne soutint pas dans cette journée la bonne conduite qu’il avait eue jusqu’alors. À son entrée à Versailles, invité par des officiers de la garde nationale à substituer la cocarde tricolore à la cocarde blanche : « Vive le Roi ! s’était-il écrié ; point d’autre couleur que celle de France. » Sa fidélité avait triomphé de toutes les attaques : mais, le 5 octobre, elle se