Page:François Hüe - Souvenirs du Baron Hüe publiés par le baron de Maricourt, 1903.djvu/62

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genoux, il lui avait prodigué des soins empressés et respectueux.

Les voitures étant arrivées par le jardin devant la terrasse du château, trois gardes du corps, MM. de Moutiers, de Maledent et de Valon, vêtus en courriers, descendirent d’abord du siège de la première voiture : ils n’étaient point garrottés, comme le bruit s’en est répandu. Quelques forcenés, s’étant ouvert le passage à travers la foule qui remplissait le jardin, voulurent se porter contre eux à des actes de violence, la garde nationale contint leur fureur. Pour moi, traversant la foule, je parvins à temps auprès de la voiture et tendis les bras pour recevoir le fils de mon maître. Accoutumé aux soins que je mettais à seconder les jeux de son âge, M. le Dauphin m’aperçut à peine que ses yeux se remplirent de larmes. Malgré mes efforts pour me saisir de ce jeune prince, un officier de la garde nationale s’en empara, l’emporta dans le château et le déposa sur la table du cabinet du conseil. J’arrivai dans l’appartement aussitôt que cet officier.

Quelques minutes après, entrèrent le Roi, la Reine et les princesses. Le Roi, voyant un groupe de députés, s’approcha et leur dit :

— Lorsque j’ai cru devoir m’éloigner de Paris,