Page:François Rabelais, tout ce qui existe de ses œuvres, 1884.djvu/638

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ce porteur.

De mon temps l'on contoyt Ver, quand le soleil entroit on premier degré de Aries. Si maintenant on le compte autrement, ie passe comdemnation. Et ioue mot.


De l'esté.
Chapitre viii.

En esté ie ne sçay quel vent courra, mais ie sçay bien qu'il doibt fayre chault, et regner vent marin.

Toutesfoys si aultrement arrive, pour tant ne fauldra renier Dieu. Car il est plus saige que nous. Et sçayt trop mieulx ce que nous est necessaire, que nous mesmes, ie vous en asseure sus mon honneur. Quoy que ayt dict Haly, & ses suppotz. Beau fera se tenir ioyeux, et boyre frays. Combien qu'aulcuns ayent dict, qu'il n'est chose plus contraire à la soif. Ie le croy. Aussi contraria contrariis curantur.


De l'automne.
Chapitre ix.

En automne l'on vendengera, ou d'avant ou après ce m'est tout un pourveu que ayons du piot à suffisance.

Les cuydez seront de saison, car tel cuydera vessir qui baudement fiantera. Ceulx & celles qui ont voué ieuner ieusnes iusques à ce que les estoilles soient au ciel, à heure presente peuvent bien repaistre par mon octroy, & dispense. Encores ont ilz beaucoup tardé: car elles y sont devant seize mille et ne sçay quantz iours. Ie vous diz bien atachées.

Et n'esperez dorenavant prendre les alouettes à la cheute du ciel, car il ne tombera de vostre aage, sus mon honneur.

Cagotz, caffars & porteurs de rogatons, perpetuons, & aultres telles triquedondaines, sortiront de leurs tesnières. Chascun se guarde qui vouldra.

Guardez vous aussi des arestes quand vous mangerez du poisson, et de poison Dieu vous en guarde.


De l'hyver.
Chapitre x.

En hyver scelon mon petit entendement ne seront saiges ceulx qui vendront leurs pelisses & fourrures pour achapter boys. Et ainsi ne faisoient les Antiques, comme tesmoigne Avenzouar.

Sil pleut, ne vous en melancholiez: car tant moins aurez vous de pouldre pour chemin. Tenez vous chauldement. Redoubtez les catarrhes. Beuvez du meilleur, attendans que l'aultre amendera.

Et ne chiez plus dorenavant on lict. O O poulailles faictes vous voz nids tant hault ?