Page:François d’Aure-Geneviève ou L'innocence reconnue tragédie, 1670.djvu/105

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L'Hiver qui nous traitait d'une rigueur sévère, 2110 A fait place au quartier de notre primevère,

Que Dieu même assortit des bonheurs de l'Été,

Par ce fruit qui s'avance à sa maturité.

Cet illustre Enfançon qui fait voir en son âge

Les plus rares faveurs d'un chaste mariage, 2115 Vos Sujets les premiers ont le bien d'en jouir :

Mais pour vos Alliés, je viens me conjouir, [ 31 ]

L'occasion est belle, et je sais que la France

Témoignera l'aveu de ma conjouissance. [ 32 ]

GENEVIÈVE

Monsieur, je suis honteuse, apprenant que je sois 2120 (Sans l'avoir mérité) dans le cour des Français :

Et vos civilités rendent plus fortunées

Les consolations que le Ciel m'a données.

SIFROY

Monsieur, encor faut-il que vous sachiez combien

Dieu m'a voulu punir me rendant tout mon bien ; 2125 Mon épouse et mon Fils, par un rebut austère, [ 33 ]

M'ont tous deux méconnu pour Époux et pour Père.

L'AMBASSADEUR

Monsieur.

SIFROY

Je vois mon tort qu'ils m'ont fait réparer,

Je les ai ignorés, ils ont dû m'ignorer :

Mais je béni le Ciel, que réparant nos pertes, 2130 Il daigne être content de nos peines souffertes.

GERTUDE

Quel transport !

GERMAINE

.

Quel bonheur !

OTHON

, à Geneviève

Madame, à mon avis

Celles que vous voyez ont tous leurs sens ravis ;

Considérés l'éclat de la joie qui brille

Aux yeux de cette Dame, et cette belle fille.

GENEVIÈVE

2135 Vous m